Jouer aide à supporter des situations difficiles. Les Grecs anciens le savaient bien. Dans ses Histoires (I, 94), Hérodote raconte que les Lydiens auraient inventé les jeux pendant une longue période de disette: « les dés, les osselets, la balle, et toutes les autres sortes de jeux, excepté celui des jetons, dont ils ne s’attribuent pas la découverte. » Chez Sophocle (Palamède frgt 479), un héros grec, Palamède, aurait conçu les jeux de pions pendant la guerre de Troie, alors que la famine menaçait la concorde à l’intérieur de l’armée achéenne.

A vous de jouer ! Nous vous proposons un puzzle pour reconstituer la scène de jeu de plateau entre Achille et Ajax peinte sur un lécythe à figures noires (vers 500 av. J.-C.), conservé au Musée Suisse du Jeu à la Tour-de-Peilz.

preview48pieceLécythe niveau facile

Pour voir le modèle, cliquez sur l’icône image en bas à gauche ou sur le fantôme pour faire apparaître le modèle par transparence.

Vous pouvez découvrir le vase au Musée Suisse du Jeu !

« Sous le règne d’Atys, fils de Manès, toute la Lydie fut affligée d’une grande famine, que les Lydiens supportèrent quelque temps avec patience. Mais, voyant que le mal ne cessait point, ils y cherchèrent remède, et chacun en imagina à sa manière. Ce fut à cette occasion qu’ils inventèrent les dés, les osselets, la balle, et toutes les autres sortes de jeux, excepté celui des jetons, dont ils ne s’attribuent pas la découverte. Or, voici l’usage qu’ils firent de cette invention pour tromper la faim qui les pressait. On jouait alternativement pendant un jour entier, afin de se distraire du besoin de manger, et, le lendemain, on mangeait au lieu de jouer. Ils menèrent cette vie pendant dix-huit ans ; mais enfin, le mal, au lieu de diminuer, prit de nouvelles forces, le roi partagea tous les Lydiens en deux classes, et les fit tirer au sort, l’une pour rester, l’autre pour quitter le pays. Ceux que le sort destinait à rester eurent pour chef le roi même, et son fils Tyrrhénus se mit à la tête des émigrants. »

Hérodote, Histoires, I, 94

In English

Playing helps to cope with difficult situations. The ancient Greeks knew that very well. In his Histories (I, 94), Herodotus tells that the Lydians invented games during a long period of famine: “dice, knucklebones, ball, and all other kinds of games, except tokens, which they do not claim to have discovered themselves.” In Sophocles (Palamedes frgt 479), a Greek hero, Palamedes, is said to have designed the games of pawns during the Trojan War, when famine threatened to destroy the peace within the Achaean army.

Your turn to play! We offer you a puzzle to reconstruct the boardgame scene between Achilles and Ajax painted on a black-figure lekythos (circa 500 BC), kept at the Swiss Museum of Games in the Tour-de-Peilz

preview48pieceLekythos. Level: easy

To see the model, click on the image icon at the bottom left or on the ghost to make the model appear by transparency.

You can discover the vase at the Swiss Game Museum!

In the reign of Atys son of Manes there was great scarcity of food in all Lydia. For a while the Lydians bore this with what patience they could; presently, when there was no abatement of the famine, they sought for remedies, and divers plans were devised by divers men. Then it was that they invented the games of dice and knuckle-bones andball, and all other forms of pastime except only draughts, which the Lydians do not claim to have discovered. Then, using their discovery to lighten the famine, they would play for the whole of every other day, that they might not have to seek for food, and the next day they ceased from their play and ate. This was their manner of life for eighteen years. But the famine did not cease to plague them, and rather afflicted them yet more grievously. At last their king divided the people into two portions, and made them draw lots, so that the one part should remain and the other leave the country; he himself was to be the head of those who drew the lot to remain there, and his son, whose name was Tyrrhenus, of those who departed.

Herodotus, I, 94 (Transl. Loeb: A. D. Godley, 1920).